Henning Koppel

Danemark  (1918 – 1981)

Le designer danois Henning Koppel étudie le dessin avec Bizzie Hoyer à Copenhague de 1935 à 1936, puis la sculpture avec Hanker Hoffmann à l’Académie royale danoise des beaux-arts de Copenhague de 1936 à 1937. En 1938 et 1939, il suit les cours de l’Académie Ranson à Paris où il découvre les mouvements d’avant-garde. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Koppel vit en exil à Stockholm. Il dessine pour la verrerie Orrefors et Svenskt Tenn. C’est à cette époque qu’il commence aussi à dessiner des bijoux en or et argent. En 1945, il retourne au Danemark et entame avec la maison Georg Jensen une collaboration qui va durer jusqu’à sa mort en 1981.

Bien qu’il ait travaillé dans d’autres domaines du design et pour d’autres sociétés, ce sont les belles pièces en argent qu’il crée pour Georg Jensen qui lui vaudront sa notoriété internationale. S’inspirant des sculptures abstraites de Jean Arp (1887-1966) et de Constantin Brancusi (1876-1957), Koppel dessine des bijoux en argent biomorphes, notamment le bracelet Modèle n°89 (1946), résolument futuriste, véritable sculpture à porter. Si ses bijoux et ses objets en argent – entre autres sa carafe à vin Modèle n°978 de 1948 ou son plat à poisson de 1954 – s’inscrivent dans la plus pure tradition artisanale danoise, ils sont foncièrement modernes car ils découlent d’une conception du design qui délaisse les citations historiques en faveur d’un langage universel de formes organiques. Ses pièces sont d’abord dessinées, puis réalisées en argile, ce qui permet d’en perfectionner tous les détails avant de passer à l’argent.

En 1957, Koppel introduit un design plus expressif dans la collection de services de table de Georg Jensen, avec ses couverts Caravel, mais au cours des années 1970, son travail va devenir de plus en plus géométrique et moins sculptural. L’une des dernières réalisations pour Georg Jensen, qui traduit son évolution vers une esthétique plus rationnelle et dépouillée, sera la série Vejrstation (station météo) (1980), qui comprend le baromètre, thermomètre, horloge et hydromètre. 

Entre  1961 et 1981, Koppel dessine aussi plusieurs céramiques pour Bing & Grondahl, dont son service en porcelaine unie Form 24 (1962), appelé aussi le service Blanc de Koppel où figure une théière insolite dotée d’un curieux manche en teck. A partir de 1971, Koppel travaille à nouveau en indépendant pour Orrefors. Il dessine aussi des horloges et des luminaires pour Louis Poulsen, et des timbres pour les postes danoises. Au cours de son illustre carrière il reçoit trois médailles d’or aux IXème (1951), Xème (1954) et XIème (1957) Triennales de Milan, le prix Lunning (1953) et le prix du design international  de l’American Institute of Designers (1963).

Aidé par une magistrale connaissance de la nature des matériaux, il crée de superbes objets en métal aux formes organiques sensuelles et d’une remarquable plasticité sculpturale, dont les surfaces polies et les lignes asymétriques ont fini par symboliser le « new-look » du design scandinave d’après-guerre.

Extrait de « Design Scandinave » de Charlotte et Peter Fiell, ed Taschen.

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